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Titel
Avenches. La ville médiévale et moderne.


Autor(en)
Grandjean, Marcel
Reihe
Documents du Musée Romain 14
Erschienen
Avenches 2007: Fondation de la Cité d'Avenches
Anzahl Seiten
546 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Jean Courvoisier

A la vue des deux grands volumes d’un bleu lumineux, formant en réalité un seul livre de 546 pages, grande est la tentation de les feuilleter vu leur abondante illustration, impeccable. Mieux vaut relever, dans l’avant-propos, l’appréciation de l’ancien directeur du Musée romain: «C’est le grand mérite de Marcel Grandjean d’avoir enfin écrit – et avec quel engagement, quelle compétence et quelle patience ! – ces indispensables pages d’histoire, d’urbanisme et d’architecture. » Une première approche «d’un ouvrage scientifique consacré au patrimoine historique post-romain» a servi de base, élargie par Marcel Grandjean à la retraite (si l’on peut dire), puisqu’il a consacré sept ans à cet ouvrage. Il faut aussi lire l’introduction de l’auteur qui explique pourquoi il a étudié l’histoire de la ville actuelle, fondation du milieu du XIIIe siècle, et l’évolution jusqu’à notre époque. Treize pages des matières, pour dix-huit chapitres subdivisés par des alinéas, précisent clairement le contenu de l’ouvrage.

Plans et vues générales de la ville, vue de tous les côtés et d’avion, font découvrir le site, sur une colline, de manière remarquable. Il en est de même pour l’amphithéâtre et sa tour, où la minutie de l’auteur s’éclaire par un plan hypothétique du vieux bourg qui a précédé la ville actuelle. Notons la remarque: à Avenches «on doit en revenir à la forme vaudoise et savoyarde du lotissement par chesaux (...) parcelles profondes et étroites, au moins à l’origine ». Pour la Grand-Rue, celle du milieu, largeur et présence d’arcades non continues font penser aux caractéristiques des rues-place de marché, notamment zähringiennes. Château, lieux de culte nombreux disposent chacun d’un chapitre. Suit l’architecture, du Moyen Age au «XXe siècle qui peine à laisser des marques ».

Le tome II est consacré notamment aux rues, à leurs maisons, aux accès de la ville et aux matériaux de construction. L’auteur traite des pierres importées, dans deux paragraphes sur « la pierre jaune de Hauterive ou de Saint-Blaise (dite aussi de Neuchâtel ou du Comté) », utilisée depuis l’époque romaine. Vu son prix, cette pierre apparaît à des emplacements choisis.

Une demi-douzaine de paragraphes consacrés aux maçons neuchâtelois dits parfois comtois, tels les Ballanche et Laurent Perroud, venus de Franche-Comté. Inutile d’énumérer tous les noms des maçons, tailleurs de pierre et sculpteurs, telles les «dynasties Roulet », les Jeanneret, Rosselet, Borel et Reymond. L’index détaillé en fait état. Ajoutons que le désormais indispensable ouvrage sur Avenches de Marcel Grandjean, un érudit minutieux, réussit à captiver les lecteurs.

Faute de descendants mâles en suffisance, la branche neuchâteloise des Gélieu, venant du Périgord au XVIe siècle, n’existe plus. En revanche, le général Bernard de Gélieu (1827-1908) a fait souche en Allemagne. Son arrière-arrière-petit-fils, Christian de Gélieu, a collaboré à la biographie écrite par son épouse Claudia sur Die Erzieherin von Königin Luise. Salomé de Gélieu (Verlag Friedrich Pustet, Regensburg 2007). Documents originaux, ouvrages divers et articles ont fourni une base solide à un texte de 215 pages, utilement illustrées. Née le 17 octobre 1742 aux Bayards, où son père était pasteur, Salomé mourut le 20 mars 1820 à la cure de Colombier où son frère Jonas était pasteur. C’est probablement par l’intermédiaire de Mme Pourtalès-de-Luze que Salomé devint la gouvernante des princesses Thérèse, Louise et Frédérique de Meklenburg-Strelitz. En 1794, un an après le mariage de Louise avec le futur roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, la gouvernante regagna son pays. Huit chapitres détaillent l’existence peu ordinaire de Salomé. Page 193, «Auch nachdem das Fürstentum Neuchâtel 1814 wieder preussich geworden war » montre, décidément, que nos voisins du nord n’ont pas toujours saisi que la Principauté était une possession personnelle du roi de Prusse, qu’elle était régie par une coutume plus que par ses propres lois, enfin qu’elle devint suisse en 1814.

Avec une continuité remarquable est sortie, en 2006, la Bibliographie neuchâteloise, supplément No 3 couvrant les années 2001 à 2006. L’auteure très expérimentée est toujours Madame Anita Froidevaux. On ne peut que la féliciter de la parution de cet indispensable ouvrage de 276 pages qui comptent 1874 rubriques, suivies d’index exhaustifs des auteurs et des matières. Le supplément No 2 alignait 234 pages et 1731 rubriques.

Mme Froidevaux a conservé les mêmes subdivisions de chapitres qu’en 2002. Les chiffres ne disent, bien sûr, rien du travail délicat de l’auteure, confrontée à une matière abondante, ni de la contrainte des choix judicieux.

Une exposition aux Galeries de l’histoire a été consacrée à «Rodolphe, comte de Neuchâtel et poète » qui apparaît sur une miniature du Codex Mannese. M. Pierre-Eric Monnin a enregistré un disque compact contenant trois des neuf textes connus, dont la musique n’était pas notée. Il a fallu retrouver la ligne mélodique et le système des morceaux – chantés par Jonathan Rubin, accompagné d’un luth.

Citation:
Jean Courvoisier: Compte rendu de: Marcel Grandjean, Avenches. La ville médiévale et moderne, Avenches, Fondation de la Cité d'Avenches et Association Pro Aventico, 2007, 2 vol., 564 p. Première publication dans: Revue historique neuchâteloise, année 145-3, 2008, p. 243-244.

Redaktion
Veröffentlicht am
23.12.2010
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Die Rezension ist hervorgegangen aus der Kooperation mit infoclio.ch (Redaktionelle Betreuung: Eliane Kurmann und Philippe Rogger). http://www.infoclio.ch/
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